NZONGO SOUL : L’ETERNEL

Nzongo Soul, star Congolaise créateur du « Walla », nous quitte brutalement dans sa résidence parisienne le 10 janvier 2018  à l’âge de 62 ans victime d’un AVC en nous laissant orphelins… Découvrez son histoire !

NZONGO SOUL L’ETERNEL 

 

ÉTYMOLOGIE :

« NZONGO »  signifie demeure « NZO » de la panthère « NGO

« SOUL » c’est l’âme

Anecdote : son ami et guitariste Laurent Luxain nous a confié que Nzongo qualifiait ses dreadocks de « racines du ciel » 🙂

REVELATION :

Mégastar dans son pays où ses shows remplissent des stades entiers, auteur, compositeur interprète du Congo NZONGO SOUL est révélé au grand public en 1984 par RFI (Radio France International) et son concours «Découvertes RFI» et reçoit son prix à Bamako, au Mali où il partage la scène faite en son honneur avec Salif Keita, Amadou et Mariam ainsi que Manu Dibango.

 

La même année il reçoit le «Prix TF1 de la Meilleure prestation scénique».

RENCONTRE AVEC BERNARD LAVILLIERS :

(ARCHIVES – BERNARD LAVILLIERS ET NZONGO SOUL AUX TROPHEES DE L’ A2 EN 1986)

Lorsque l’édition suivante des Découvertes RFI est organisée chez lui, à Brazzaville, alors qu’il se prépare à s’inscrire à la Sorbonne à Paris, il rencontre le chanteur français Bernard Lavilliers.

Sur les bancs de la prestigieuse université, en effet, on le voit peu, et pour cause, il est en tournée, happé par le tourbillon engendré par le duo « Noir et blanc » et accompagné à la guitare par un certain Lokua Kanza  encore dans l’ombre !

En 1987, «Noir et blanc» est élue «Meilleure chanson française» aux «Victoires de la Musique» puis un an plus tard, on le retrouve Nzongo Soul aux côtés de Manu Dibango aux Francofolies de la Rochelle.

Nzongo Soul et Bernard Lavilliers continueront à  former un tandem des  années plus tard notamment sur le projet « Brise de conscience »

 

DISCOGRAPHIE :

Durant quelques années, les projets s’enchaînent et continuent de lui assurer une certaine visibilité.

NZONGO compte sept albums à son actif produits et distribués exclusivement en Afrique.

Ses premiers albums «Bolingo Somo», «Mvaneno Nlélé», «Walla purification» avec un beat plus rock que soukouss le propulsent au devant de la scène européenne.

 

    

    

    

 

MA RENCONTRE AVEC NZONGO  :

En 1997 le destin nous a réunis dans les bureaux d’Amobé Mévégué « MVG COMPANY », au 2 rue Paul Eluard  à MONTREUIL lors d’une session d’interview.

Quelques temps plus tard j’aurai l’honneur d’être son manager, son « Homme d’affaires » comme il aimait si bien dire avec son humour qui le caractérise lol.

En 1999, plus en forme que jamais Nzongo présente son album «WallaDrive» mûrement concocté, dans lequel il explore  la culture orale africaine et revient à son Walla natal.

En langue congo, Walla* signifie l’écoute de la voie. C’est l’ensemble des mots et des gestes qui permettent à l’homme perdu dans les méandres du temps de les retrouver.

De notre collaboration est née ma toute première production de concert, un spectacle détonnant au Divan du Monde  regroupant ses succès et présentant ce nouvel opus «WallaDrive».

 

UNE PRESSE UNANIME :

      

 

        

 

         

 

LES CAFES MUSICOSOPHIQUES :

La même année, pour mieux illustrer ce concept Walla, NZONGO met en place les «Cafés musicosophiques» à La Jungle, restaurant situé à l’époque au 56 rue d’Argout – 75002 Paris avec la complicité de son propriétaire Georges Guy Happy avec lequel va naître une longue et fructueuse amitié.

Les débats sont animés autour de thèmes proposés par Nzongo lui-même après avoir énoncé les définitions des dictionnaires «Larousse» et «La Brousse» !

Le public hétéroclite participe à ce comparatif entre la culture occidentale et la culture Africaine.

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Le débat est agrémenté d’un concert live des compositions de l’artiste.

 

(Légende photos : sur ces photos  prises à la jungle, 1° de gauche à droite  Yannick Noah, Nzongo Soul et Georges Guy Happy, 2°) Georges Guy Happy et Nzongo Soul)

Victimes de leur succès, les «Cafés musicosophiques» officiaient toujours au restaurant La Jungle  dont la nouvelle adresse est désormais le 12, rue Quincampoix – 75004 Paris où Nzongo s’est illustré pour la dernière fois le 3 janvier 2018, une semaine avant sa révérence.

BRAZZA J’Y CROIS :

Profondément attaché à ses racines congolaises, Nzongo Soul, qui résidait en France, avait accepté de participer à l’aventure « Brazza j’y crois », un single et un vidéoclip en hommage aux victimes du 4 MARS 2012.

Touchées par cette tragédie, deux associations : « Les 4 chemins » et « Génération Plus »  se sont rejoints pour un élan de solidarité, sans précédent sur le territoire africain faisant appel à un panel international d’artistes émus par la cause.

Un réel message d’espoir afin de panser la blessure des victimes. Cette musique est de l’oeuvre de : Nzongo Soul, Jacob Desvarieux, Lokua Kanza, Singuila, Lino Versace, Meiway, Princess Lover, Teeyah, Abby Souria, B.Sky, Kaysha, Olivier Tshimanga, Top One, Mirage Supersonic.

 

 

Le président congolais Denis Sassou N’Guesso qui à l’occasion a reçu les différents artistes ayant pris part au projet s’est souvenu de l’auteur de « Walla c’est ma musique », comme si c’était hier.

 

*WALLA :

Le Walla moderne est né à  la fin des années 70 de la rencontre des traditions de l’ancien royaume du Congo et de la musique moderne : l’approche de la batterie est originale car par son jeu elle produit une section de percussionnistes Congo. La caisse claire joue des «nsakis», les claquements de mains dédoublent sur le temps.                                                            ·

La guitare rythmique «Ben Koulou» du nom du guitariste Congolais aujourd’hui disparu.        .

La basse joue souvent des pédales selon une technique particulière à trois doigts au niveau de la main droite imitant ainsi le «Ngudingoma», gros tam tam solo traditionnel.

Le chant, quant à lui, se pratique sur le mode incantatoire des  rituels africains. Selon un jeu de questions-réponses. Toutes les énergies obéissent à une loi rythmique particulière appelée «Gumuna», la respiration.                                                      .

Les musiciens et les danseurs de Walla essaient en fait d’entrer dans la même boucle respiratoire pour retrouver l’apaisement à travers le mouvement.

« WALLA AND I WILL NEVER DIE »

« Le walla et moi ne mourrons jamais » disait-il.

Nzongo Soul né le 3 mai 1955 nous quitte brutalement dans sa résidence parisienne le 10 janvier 2018  à l’âge de 62 ans victime d’un AVC en nous laissant orphelins comme ses deux enfants Ursule et Nelson.

Quelle injustice quand on connaît la  façon dont il entretenait sa forme physique notamment à travers les arts martiaux.

Nzongo était un véritable adepte du mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain)

Nzongo vivra éternellement dans nos cœurs à travers sa musique et sa philosophie en nous léguant à jamais son « Walla » en héritage.

Comme il le clame haut et fort dans sa chanson « Mukutumbala » : un champ de patates douces ne s’épuise jamais!

HOMMAGE :

Merci à Olivier Doumou, Jacob Desvarieux, Zao, Meiway, Harold Nganga, Roga Roga, Lynnsha, Clotaire Kimbolo, Fanie Fayar, 100% Setho, Lorna, Makhalba Malecheck, Top One.

 

 

LES MOTS DE LA FIN :

Mbui / Laaaaaaaaa

Une pensée particulière pour sa toute sa famille, ses enfants Nelson, Ursule, et ses proches Diana, Didier Lauret, Georges Guy Happy, Kired, Francky Mwélé, Laurent Luxain, Benjamin et ses autres amis musiciens, sans oublier ses fans…

 

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